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Rantanplan
canidé
  
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Bref, y'a un certain Karl qui doit bien se bidonner

[Edit : je parle bien sûr du chiasme ]


[ Ce Message a été édité par: Rantanplan le 19-06-2007 à 23:40 ]
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Zebre
Zebra One

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C'est complètement absurde : comment peut-on demanderla levée d'excomunication si elles n'existent pas.
Il faut cohérent deux minutes.
Ou bien ces excommunications existent, et on demande leur levée;
EOu bien elles n'existent pas (de fait) et on ne peut pas faire de leur levée une condition à quoi que ce soit. Ils ménagent le chèvre et le choux en voulant continuer à faire croire que ces excomunications n'ont jamais existée tout en reconnaissant que c'est bien gênant qu'elles existent.

Quant au point 2, il ne pose effectivement aucun problème logique, mais il met sur une pente dangeureuse : celle de permettre à un prêtre de faire ce qu'il veut contre l'avis de son évêque.
Or les prêtre ne sont que les lieu-tenant des évêques, qui sont au final les seuls vrais ordonnés successeurs des apôtres. Les prêtres ne sont que des suppléants (si on veut forcer le trait), et donner une telle indépendance aux prêtres serait fort fâcheux sur ce sujet (puisqu'il s'agit justement de l'unité de l'Eglie, en fait !)

Les deux points ne peuvent donc pas être accordés sans nu peu de bon sens des deux côtés :
1- avoir le bon sens de demander la levée des excommunications officiellement (surtotu si c'est aussi facile que ça; ça ressemble plus à de l'acharnement et à de l'orgueil qu'autre chose)
2- avoir le bon sens de contraindre les évêques d'accepter partout les rites sus-dits, mais en continuant à rendre les prêtres dépendants du bon vouloir de leur évêque (qui de leur côté sont priés de ne pas avoir le choix).

Et tout cela me semble possible !
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Akela NDE
Akela

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C'est complètement absurde : comment peut-on demanderla levée d'excomunication si elles n'existent pas ?
C'est justement ce que dit la Fraternité. L'excommunication n'existe pas, donc ils ne peuvent pas demander sa levée - donc c'est à Rome de la lever unilatéralement, puisqu'elle seule la reconnaît, et que c'est de son côté qu'elle pose problème. Ces conditions ne sont pas des conditions tant des conditions à remplir pour faire plaisir à la Frat', que des conditions signifiant réellement la bonne volonté romaine à cet endroit.
Mais au fond, on est tout à fait d'accord : un peu d'humilité ne ferait pas de mal ... Le problème est, je pense, qu'il faut ménager les susceptibilités des branches les plus dures, d'où cet exercice d'équilibre.

Pour le point 2, le problème vient bien des évêques ; donc je ne pense pas qu'il y ait une quelconque pente dangereuse. En effet, le prêtre n'agit à l'encontre de l'avis de son évêque que si celui-ci lui aurait interdit de célébrer dans le rite de St Pie V ; or, un évêque n'a pas le pouvoir de s'élever contre un pape, et c'est un pape, Pie V, qui a autorisé pour l'éternité la célébration de la messe dans le rite qu'il avait fait codifier. Ce faisant, le prêtre obéit au pape en désobéissant à son évêque sur un ordre illégitime, il ne fait donc que rétablir l'ordre normal des choses.
C'est un peu le principe du CP qui dit à son cul-de-pat' de sauter du pont : le cul-de-pat' doit obéir à son CP, mais pour un ordre sur lequel il n'a pas autorité - puisque le CT a dit que les CP devaient ramener leurs gars vivants - le cul-de-pat' n'a pas à obéir.

Tout ça me semble possible aussi, et en tout cas, le fait qu'on en arrive à avoir un tel motu proprio, aussi insatisfaisant soit-il pour ceux qui voulaient une levée sans condition et pour ceux qui voulaient la déclaration d'un schisme entre Rome et la Frat', je suis sur qu'on tient le bon bout !
Le problème, c'est que les évêques, notamment de France, ne sont pas d'accord pour ne pas avoir le choix, et entendent bien le garder. Toujours ce vieux démon du gallicanisme ...
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Appaloosa
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Une seule chose m'embête dans ce que dit MGR fellay, c'est que en gros les églises sont vides donc c'est à cause du NOM... en même temps, meme si les "église tradi" sont "pleines", vu qu'elle sont moins nombreuses, on ne peut pas dire non plus que le VOM permettra de repeupler les eglises... (une église de 200 personnes est pleine, ok, mais ce n'est pas pour autant que si on a deux églises tradi elles seront toutes les deux pleines, cela se partagera...)

C'est le travail de l'Eglise de repeupler ses églises, et non d'un rite ou d'un autre...

Je ne pense pas que le NOM disparaitra, ni dans une ni dans deux générations, mais il faudra qu'il "cohabite" avec le VOM... ce qui implique la réciproque parfaite... point qui pourrait donner lieu à des litiges je pense.
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Appaloosa
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Citation:
Le 2007-06-20 11:41, Akela NDE a écrit
donc c'est à Rome de la lever unilatéralement, puisqu'elle seule la reconnaît
en même temps c'est uniquement à Rome de reconnaitre ou non puisque c'est l'autorité...(on va pas demander à un patron de demander à un de ses employés s'il peut avoir l'autorisation de reconnaitre ou non qu'un employé a fait une faute ou non...
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Chamois DLC
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Une seule chose m'embête dans ce que dit MGR fellay, c'est que en gros les églises sont vides donc c'est à cause du NOM...

Ben en partie, non ?

en même temps, meme si les "église tradi" sont "pleines", vu qu'elle sont moins nombreuses, on ne peut pas dire non plus que le VOM permettra de repeupler les eglises...


ton raisonnement est bizarre, arno : les messes NOM sont autorisées partout, alors que les messes VOM sont autorisées au compte goutte .

Comment comparer ce qui n'est pas comparable ? Quand on aura accordé une pleine et entière légitimité au rite tridentin, là on pourra faire une saine comparaison.

Aujourd'hui, force est de constater que le nombre de fidèles traditionnalistes ne baisse pas.... comme leurs nombreuses vocations.

(une église de 200 personnes est pleine, ok, mais ce n'est pas pour autant que si on a deux églises tradi elles seront toutes les deux pleines, cela se partagera...)
$

Faisons l'expèrience de la Tradition, et pis on verra bien !

C'est le travail de l'Eglise de re-peupler ses églises, et non d'un rite ou d'un autre...

Sauf qu'un rite semble attirer de plus en plus de fidèles, alors que nos paroisses se vident et se meurent... sans prêtres .

Je ne pense pas que le NOM disparaitra, ni dans une ni dans deux générations,
Qui sait ? Oremus ! mais il faudra qu'il "cohabite" avec le VOM...et alors ? Il y a un grand nombre de rites différents existants dans l'Eglise Catholique ! ce qui implique la réciproque parfaite... ce qui veut dire ? Le Pape actuel est lui même favorable à une amélioration du NOM (ce qui veut dire qu'il est loin d'être parfait...) donc on a le droit d'emettre des reserves quand au NOM ... point qui pourrait donner lieu à des litiges je pense. Certes mais je pense que déjà si il y a débat c'est une grande chose de faite.... si on regarde en arrière les partisans "d'un esprit ouvert et tolérant" sont totalement gagnant dans le style "j'anathémise et réduit au rang d'inéxistant les tradis" ....
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Appaloosa
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Je compare ce qui est comparable, les églises tradi que je connais ne sont pas pleines, et à Toulouse sur une même église, les deux rite cohabitent, et il n'y a pas plus de monde à l'une des messes plus qu'à l'autre... (les deux sont le dimanche matin...)
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Chamois DLC
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ok pour Toulouse alors !

Si les deux messes sont le dimanche matin, doit y en avoir qui se lèvent plus tot, non ?

FSS
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Appaloosa
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je n'ai plus les horaires en tete, mais c'est surement le cas

J'en reste aussi au fait qu'il y a beaucoup d'églises pleines et qui pourtant suivente rite Paul 6...

La libéralisation du VOM peut être une trés bonne chose, on est d'accord, mais il ne faut pas croire que cela va "vider" un rite pour l'autre...des deux cotés on trouve des gens qui n'arrivent pas à se sentir bien et à prier dans un rite... et surement autant dans un sens que dans l'autre, ou alors je ne suis entouréque de "non tradi"...

[edit]c'est la chapelle St Jean-Baptiste:
Dimanche et fêtes,
à 10h00, Messe Tridentine chantée en latin et grégorien,
selon l' Ordo dit de St Pie V;
à 11h00, Messe chantée en latin et grégorien,
selon l' Ordo dit de Paul VI.

du Lundi au Samedi,
à 10h00, Messe en français, selon l' Ordo de Paul VI;
à 19h00, Messe Tridentine, selon l'Ordo dit de St Pie V,
sauf le Mercredi à 09h00.

tous les 1ers Samedis du mois,
à 19h00, Messe Tridentine, selon l'Ordo dit de St Pie V.
[/edit]
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Akela NDE
Akela

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C'est marrant : je connais beaucoup plus d'habitués du N.O.M. qui n'arrivent pas à y prier et donc se tournent vers les messes célébrées selon les prescriptions de St Pie V, que de tradis qui n'arrivent pas à prier dans leur messe se tournent vers le N.O.M..
Généralement, les gens qui quittent la tradition pour le N.O.M. ne le font pas pour des raisons liées à la liturgie, mais surtout parce qu'ils en ont marre de l'esprit étriqué de certains tradis ou qu'ils veulent être «dans le vent» - façon de parler, mais voilà.


il y a beaucoup d'églises pleines et qui pourtant suivente rite Paul 6
Tu as quelque chose à prouver ? Parce qu'on parle du motu proprio, là, pas d'une comparaison des mérites des différents rites.
Ou alors, il faut comparer ce qui est comparable : il y a beaucoup d'églises pleines qui suivent le rite Paul VI, sans doute même beaucoup plus que d'églises qui suivent le rite de saint Pie V. Mais proportionnellement, entre les églises où on célèbre selon le rite de Paul VI et celles où on célèbre selon le rite tridentin ... La plupart des églises où le rite est tridentin sont pleines, la plupart des églises où le rite est celui de Paul VI ne sont pas vides, mais pas très achalandées ...

Car il ne faut pas se leurrer : si on ne peut pas imputer à la réforme liturgique de 1969 la déchristianisation de la France, elle s'est chargée d'y apporter la touche finale. Reste à savoir si la libéralisation de la messe tridentine inversera la tendance. Peut-être permettra-t-elle au moins de ne pas l'accentuer.
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Dr. Cerf Vincent
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Citation:
Le 2007-06-20 01:21, Zebre a écrit

C'est complètement absurde : comment peut-on demanderla levée d'excomunication si elles n'existent pas.
Il faut cohérent deux minutes.
Ou bien ces excommunications existent, et on demande leur levée;
EOu bien elles n'existent pas (de fait) et on ne peut pas faire de leur levée une condition à quoi que ce soit. Ils ménagent le chèvre et le choux en voulant continuer à faire croire que ces excomunications n'ont jamais existée tout en reconnaissant que c'est bien gênant qu'elles existent.


Quelques précisions : Rome n'a pas effectivement jamais prononcé d'excommunication, vu qu'il s'agit d'excommunications latae sententiae, c'est à dire encourrue par le fait même (ici sacrer des évêques sans mandat). Le décret ne fait constater cet état. Dependant le droit canon prévoit des circonstances atténueantes :
Dans les cas où
  1. la personne concernée était dans un état de nécessité de ne pas suivre le code, à condition que l'acte commis (ici le sacre d'évêques) ne soit pas intrinsèquement mauvais,
  2. la personne en question s'est crue, sans faute de sa part (ignorance invincible), dans le cas précédent.

il n'y a aucune peine.
De plus si la personne s'est crue dans le premier cas en raison d'une erreur dont elle est coupable, il y a une peine mais
  1. elle est adoucie
  2. elle n'est pas latae sentenciae.

Il n'est donc pas déraisonable de penser que Mgr Lefèbvre et les quatre évêques qu'il a sacré n'ont pas subi l'excommunication.
Cependant, même s'il n'y a pas eu excommunication, le décret existe. La FSSPX ne fait que demander son retrait.
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Akela NDE
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Ça se précise : Dépêche ZENIT.org

Le cardinale Bertone a réuni les représentants des conférences épiscopales hier, mercredi 27 juin, pour leur présenter le motu proprio, dont la publication est attendue autour du 7 juillet, ou peut-être même plus tôt encore.

Le Pape est ensuite lui-même venu discuter avec les participants à cette réunion durant près d'une heure.
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  Je suis ma route en solitaire.  Profil de Akela NDE  Message privé      Répondre en citant
pedrodeluna
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Cette fois ci ca sent bon...
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  Je suis scouts d'europe  Profil de pedrodeluna  Voir le site web de pedrodeluna  Message privé      Répondre en citant
Hypocam
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C'est une bonne nouvelle.. J'espère bien que les évêques français vont la respecter!! Il faut beaucoup prier pour cela... Interrogé hier sur radio Notre-Dame, Mgr Le Gall, archévêque de Toulouse, a affirmé :"En France, nous ne souhaitions pas ce document". Espérance, espérance....
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Georges
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Voici donc ce fameux Motu Proprio "Summorum Pontificum" publié le 7 juillet (mais tout le monde sera en camp, n'est-ce pas ?)
Exit Ecclesia Dei, celui de 1988. Comment vont donc être dénommés désormais les scouts attachés à ce fameux "rite extraordinaire" "dit de st Pie V"... Les REX ou les SP?
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Akela NDE
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S'ils pouvaient tout simplement être dénommés scouts, ça serait pas plus mal.

Et non, tout le monde ne sera pas en camp le 7 juillet.
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Dr. Cerf Vincent
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Poue être exact, c'est "Summorum Pontificum cura" : "Le soin des souverains pontifs".
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Citation:
Le 2007-07-05 08:42, Georges a écrit
Comment vont donc être dénommés désormais les scouts attachés à ce fameux "rite extraordinaire" "dit de st Pie V"... Les REX ou les SP?

Les SP feraient incontestablement plaisir à certains forumeurs de Semper Parati, mais le Rexisme risque de rapeller certaines histoires belges...
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La lettre accompagnant le Motu Proprio :


LETTRE DU PAPE
BENOÎT XVI
AUX ÉVÊQUES QUI ACCOMPAGNE LA
LETTRE APOSTOLIQUE "MOTU PROPRIO DATA"
SUMMORUM PONTIFICUM
SUR L'USAGE DE LA LITURGIE ROMAINE
ANTÉRIEURE À LA RÉFORME DE 1970



Chers frères dans l’Episcopat,

C’est avec beaucoup de confiance et d’espérance que je remets entre vos mains de Pasteurs le texte d’une nouvelle Lettre Apostolique « Motu Proprio data », sur l’usage de la liturgie romaine antérieure à la réforme de 1970. Ce document est le fruit de longues réflexions, de multiples consultations, et de la prière.

Des nouvelles et des jugements formulés sans information suffisante, ont suscité beaucoup de confusion. On trouve des réactions très diverses les unes des autres, qui vont de l’acceptation joyeuse à une dure opposition, à propos d’un projet dont le contenu n’était, en réalité, pas connu.

Deux craintes s’opposaient plus directement à ce document, et je voudrais les examiner d’un peu plus près dans cette lettre.

En premier lieu il y a la crainte d’amenuiser ainsi l’Autorité du Concile Vatican II, et de voir mettre en doute une de ses décisions essentielles – la réforme liturgique.

Cette crainte n’est pas fondée. A ce propos, il faut dire avant tout que le Missel, publié par Paul VI et réédité ensuite à deux reprises par Jean-Paul II, est et demeure évidemment la Forme normale – la Forma ordinaria – de la liturgie Eucharistique. La dernière version du Missale Romanum, antérieure au Concile, qui a été publiée sous l’autorité du Pape Jean XXIII en 1962 et qui a été utilisée durant le Concile, pourra en revanche être utilisée comme Forma extraordinaria de la Célébration liturgique. Il n’est pas convenable de parler de ces deux versions du Missel Romain comme s’il s’agissait de « deux Rites ». Il s’agit plutôt d’un double usage de l’unique et même Rite.

Quant à l’usage du Missel de 1962, comme Forma extraordinaria de la Liturgie de la Messe, je voudrais attirer l’attention sur le fait que ce Missel n’a jamais été juridiquement abrogé, et que par conséquent, en principe, il est toujours resté autorisé. Lors de l’introduction du nouveau Missel, il n’a pas semblé nécessaire de publier des normes propres concernant la possibilité d’utiliser le Missel antérieur. On a probablement supposé que cela ne concernerait que quelques cas particuliers, que l’on résoudrait localement, au cas par cas. Mais, par la suite, il s’est vite avéré que beaucoup de personnes restaient fortement attachées à cet usage du Rite romain, qui leur était devenu familier depuis l’enfance. Ceci s’est produit avant tout dans les pays où le mouvement liturgique avait donné à de nombreuses de personnes une remarquable formation liturgique, ainsi qu’une familiarité profonde et intime avec la Forme antérieure de la Célébration liturgique. Nous savons tous qu’au sein du mouvement conduit par l’Archevêque Mgr Lefebvre, la fidélité au Missel ancien est devenue un signe distinctif extérieur; mais les raisons de la fracture qui naissait sur ce point étaient à rechercher plus en profondeur. Beaucoup de personnes qui acceptaient clairement le caractère contraignant du Concile Vatican II, et qui étaient fidèles au Pape et aux Evêques, désiraient cependant retrouver également la forme de la sainte Liturgie qui leur était chère ; cela s’est produit avant tout parce qu’en de nombreux endroits on ne célébrait pas fidèlement selon les prescriptions du nouveau Missel; au contraire, celui-ci finissait par être interprété comme une autorisation, voire même une obligation de créativité; cette créativité a souvent porté à des déformations de la Liturgie à la limite du supportable. Je parle d’expérience, parce que j’ai vécu moi aussi cette période, avec toutes ses attentes et ses confusions. Et j’ai constaté combien les déformations arbitraires de la Liturgie ont profondément blessé des personnes qui étaient totalement enracinées dans la foi de l’Eglise.

C’est pour ce motif que le Pape Jean-Paul II s’est vu dans l’obligation de donner, avec le Motu proprio « Ecclesia Dei » du 2 juillet 1988, un cadre normatif pour l’usage du Missel de 1962; ce cadre ne contenait cependant pas de prescriptions détaillées, mais faisait appel de manière plus générale à la générosité des Evêques envers les « justes aspirations » des fidèles qui réclamaient cet usage du Rite romain. A cette époque, le Pape voulait ainsi aider surtout la Fraternité Saint Pie X à retrouver la pleine unité avec le successeur de Pierre, en cherchant à guérir une blessure perçue de façon toujours plus douloureuse. Cette réconciliation n’a malheureusement pas encore réussi; cependant, une série de communautés a profité avec gratitude des possibilités offertes par ce Motu proprio. Par contre, en dehors de ces groupes, pour lesquels manquaient des normes juridiques précises, la question de l’usage du Missel de 1962 est restée difficile, avant tout parce que les Evêques craignaient, dans ces situations, que l’on mette en doute l’autorité du Concile. Aussitôt après le Concile Vatican II, on pouvait supposer que la demande de l’usage du Missel de 1962 aurait été limitée à la génération plus âgée, celle qui avait grandi avec lui, mais entretemps il est apparu clairement que des personnes jeunes découvraient également cette forme liturgique, se sentaient attirées par elle et y trouvaient une forme de rencontre avec le mystère de la Très Sainte Eucharistie qui leur convenait particulièrement. C’est ainsi qu’est né le besoin d’un règlement juridique plus clair, que l’on ne pouvait pas prévoir à l’époque du Motu Proprio de 1988; ces Normes entendent également délivrer les Evêques de la nécessité de réévaluer sans cesse la façon de répondre aux diverses situations.

En second lieu, au cours des discussions sur ce Motu Proprio attendu, a été exprimée la crainte qu’une plus large possibilité d’utiliser le Missel de 1962 puisse porter à des désordres, voire à des fractures dans les communautés paroissiales. Cette crainte ne me paraît pas non plus réellement fondée. L’usage de l’ancien Missel présuppose un minimum de formation liturgique et un accès à la langue latine; ni l’un ni l’autre ne sont tellement fréquents. De ces éléments préalables concrets découle clairement le fait que le nouveau Missel restera certainement la Forme ordinaire du Rite Romain, non seulement en raison des normes juridiques, mais aussi à cause de la situation réelle dans lesquelles se trouvent les communautés de fidèles.

Il est vrai que les exagérations ne manquent pas, ni parfois des aspects sociaux indûment liés à l’attitude de certains fidèles liés à l’ancienne tradition liturgique latine. Votre charité et votre prudence pastorale serviront de stimulant et de guide pour perfectionner les choses. D’ailleurs, les deux Formes d’usage du Rite Romain peuvent s’enrichir réciproquement: dans l’ancien Missel pourront être et devront être insérés les nouveaux saints, et quelques-unes des nouvelles préfaces. La Commission « Ecclesia Dei », en lien avec les diverses entités dédiées à l’usus antiquior, étudiera quelles sont les possibilités pratiques. Dans la célébration de la Messe selon le Missel de Paul VI, pourra être manifestée de façon plus forte que cela ne l’a été souvent fait jusqu’à présent, cette sacralité qui attire de nombreuses personnes vers le rite ancien. La meilleure garantie pour que le Missel de Paul VI puisse unir les communautés paroissiales et être aimé de leur part est de célébrer avec beaucoup de révérence et en conformité avec les prescriptions; c’est ce qui rend visible la richesse spirituelle et la profondeur théologique de ce Missel.

J’en arrive ainsi à la raison positive qui est le motif qui me fait actualiser par ce Motu Proprio celui de 1988. Il s’agit de parvenir à une réconciliation interne au sein de l’Eglise. En regardant le passé, les divisions qui ont lacéré le corps du Christ au cours des siècles, on a continuellement l’impression qu’aux moments critiques où la division commençait à naître, les responsables de l’Eglise n’ont pas fait suffisamment pour conserver ou conquérir la réconciliation et l’unité; on a l’impression que les omissions dans l’Eglise ont eu leur part de culpabilité dans le fait que ces divisions aient réussi à se consolider. Ce regard vers le passé nous impose aujourd’hui une obligation: faire tous les efforts afin que tous ceux qui désirent réellement l’unité aient la possibilité de rester dans cette unité ou de la retrouver à nouveau. Il me vient à l’esprit une phrase de la seconde épître aux Corinthiens, où Saint Paul écrit: « Nous vous avons parlé en toute liberté, Corinthiens; notre coeur s'est grand ouvert. Vous n'êtes pas à l'étroit chez nous; c'est dans vos coeurs que vous êtes à l'étroit. Payez-nous donc de retour; … ouvrez tout grand votre coeur, vous aussi ! » (2Co 6,11-13). Paul le dit évidemment dans un autre contexte, mais son invitation peut et doit aussi nous toucher, précisément sur ce thème. Ouvrons généreusement notre cœur et laissons entrer tout ce à quoi la foi elle-même fait place.

Il n’y a aucune contradiction entre l’une et l’autre édition du Missale Romanum. L’histoire de la liturgie est faite de croissance et de progrès, jamais de rupture. Ce qui était sacré pour les générations précédentes reste grand et sacré pour nous, et ne peut à l’improviste se retrouver totalement interdit, voire considéré comme néfaste. Il est bon pour nous tous, de conserver les richesses qui ont grandi dans la foi et dans la prière de l’Eglise, et de leur donner leur juste place. Evidemment, pour vivre la pleine communion, les prêtres des communautés qui adhèrent à l’usage ancien ne peuvent pas non plus, par principe, exclure la célébration selon les nouveaux livres. L’exclusion totale du nouveau rite ne serait pas cohérente avec la reconnaissance de sa valeur et de sa sainteté.

Pour conclure, chers Confrères, il me tient à cœur de souligner que ces nouvelles normes ne diminuent aucunement votre autorité et votre responsabilité, ni sur la liturgie, ni sur la pastorale de vos fidèles. Chaque Evêque est en effet le « modérateur » de la liturgie dans son propre diocèse (cf. Sacrosanctum Concilium, n. 22 : « Sacrae liturgiae moderatio ab Ecclesiae auctoritate unice pendet : quae quidem est apud Apostolicam Sedem et, ad normam iuris, apud Episcopum »).

Rien n’est donc retiré à l’autorité de l’Evêque dont le rôle demeurera de toute façon celui de veiller à ce que tout se passe dans la paix et la sérénité. Si quelque problème devait surgir et que le curé ne puisse pas le résoudre, l’Ordinaire local pourra toujours intervenir, en pleine harmonie cependant avec ce qu’établissent les nouvelles normes du Motu proprio.

Je vous invite en outre, chers Confrères, à bien vouloir écrire au Saint-Siège un compte-rendu de vos expériences, trois ans après l’entrée en vigueur de ce Motu proprio. Si de sérieuses difficultés étaient vraiment apparues, on pourrait alors chercher des voies pour y porter remède.

Chers Frères, c’est en esprit de reconnaissance et de confiance que je confie à votre cœur de Pasteurs ces pages et les normes du Motu proprio. Souvenons-nous toujours des paroles de l’Apôtre Paul, adressées aux prêtres d’Ephèse : « Soyez attentifs à vous-mêmes, et à tout le troupeau dont l'Esprit-Saint vous a établis gardiens, pour paître l'Eglise de Dieu, qu'il s'est acquise par le sang de son propre Fils » (Ac 20,28).

Je confie à la puissante intercession de Marie, Mère de l’Eglise, ces nouvelles normes, et j’accorde de tout mon cœur ma Bénédiction Apostolique à vous, chers Confrères, aux curés de vos diocèses, et à tous les prêtres vos collaborateurs ainsi qu’à tous vos fidèles.

Fait auprès de Saint-Pierre, le 7 juillet 2007.

BENEDICTUS PP. XVI

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Merci beaucopu pour cette lettre fort intéressante. je doute cependant qu'elle fasse fléchir de vicaire épscopal de Besançon qui semble reléguer aux flammes de l'enfer tous ces gens qui célèbrent selon un rite maléfique.
(à l'entendre, c'est bien de ça qu'il s'agit).

Je me demande cependant ce qui va changer. Les évêques sont maîtres dela liturgie dans leur diocèse, et c'est tant mieux (c'est ainsi qu'ils peuvent éviter les débordements).
Que permettra le motu proprio ? De célébrer selon le missel de 1962 sans l'accord de l'évêque ?
Pas sûr...

Mais si au loins cela pouvait encourager les évêques à "ouvrir grand leur coeur" ...
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... et le Motu Proprio lui-même :

LETTRE APOSTOLIQUE
EN FORME DE MOTU PROPRIO
Du Souverain Pontife
BENOÎT XVI

Les Souverains Pontifesont toujours veillé jusqu'à nos jours à ce que l'Église du Christ offre à la divine Majesté un culte digne, « à la louange et à la gloire de son nom » et « pour le bien de toute sa sainte Église ».
Depuis des temps immémoriaux et aussi à l'avenir, le principe à observer est que «chaque Église particulière doit être en accord avec l'Église universelle, non seulement quant à la doctrine de la foi et aux signes sacramentels, mais aussi quant aux usages reçus universellement de la tradition apostolique ininterrompue, qui sont à observer non seulement pour éviter des erreurs, mais pour transmettre l'intégrité de la foi, parce que la lex orandi de l'Église correspond à sa lex credendi »[1].
Parmi les Pontifes qui ont eu ce soin se distingue le nom de saint Grégoire le Grand qui fut attentif à transmettre aux nouveaux peuples de l'Europe tant la foi catholique que les trésors du culte et de la culture accumulés par les Romains au cours des siècles précédents. Il ordonna de déterminer et de conserver la forme de la liturgie sacrée, aussi bien du Sacrifice de la Messe que de l'Office divin, telle qu'elle était célébrée à Rome. Il encouragea vivement les moines et les moniales qui, vivant sous la Règle de saint Benoît, firent partout resplendir par leur vie, en même temps que l'annonce de l'Évangile, cette très salutaire manière de vivre de la Règle, « à ne rien mettre au-dessus de l'oeuvre de Dieu» (chap. 43). Ainsi, la liturgie selon les coutumes de Rome féconda non seulement la foi et la piété mais aussi la culture de nombreux peuples. C'est un fait en tout cas que la liturgie latine de l'Église sous ses diverses formes, au cours des siècles de l'ère chrétienne, a été un stimulant pour la vie spirituelle d'innombrables saints et qu'elle a affermi beaucoup de peuples par la religion et fécondé leur piété.
Au cours des siècles, beaucoup d'autres Pontifes romains se sont particulièrement employés à ce que la liturgie accomplisse plus efficacement cette tâche ; parmi eux se distingue saint Pie V, qui, avec un grand zèle pastoral, suivant l'exhortation du Concile de Trente, renouvela tout le culte de l'Église, fit éditer des livres liturgiques corrigés et «réformés selon la volonté des Pères », et les donna à l'Église latine pour son usage.
Parmi les livres liturgiques du Rite romain, la première place revient évidemment au Missel romain, qui se répandit dans la ville de Rome puis, les siècles suivants, prit peu à peu des formes qui ont des similitudes avec la forme en vigueur dans les générations récentes.
C'est le même objectif qu'ont poursuivi les Pontifes romains au cours des siècles suivants en assurant la mise à jour des rites et des livres liturgiques ou en les précisant, et ensuite, depuis le début de ce siècle, en entreprenant une réforme plus générale »[2]. Ainsi firent mes prédécesseurs Clément VIII, Urbain VIII, saint Pie X[3], Benoît XV et le bienheureux Jean XXIII.
Plus récemment, le Concile Vatican II exprima le désir que l'observance et le respect dus au culte divin soient de nouveau réformés et adaptés aux nécessités de notre temps. Poussé par ce désir, mon prédécesseur le Souverain Pontife Paul VI approuva en 1970 des livres liturgiques restaurés et partiellement rénovés de l'Église latine ; ceux-ci, traduits partout dans le monde en de nombreuses langues modernes, ont été accueillis avec plaisir par les Évêques comme par les prêtres et les fidèles. Jean-Paul II reconnut la troisième édition type du Missel romain. Ainsi, les Pontifes romains se sont employés à ce que « cet édifice liturgique, pour ainsi dire, [...] apparaisse de nouveau dans la splendeur de sa dignité et de son harmonie »[4].
Dans certaines régions, toutefois, de nombreux fidèles se sont attachés et continuent à être attachés avec un tel amour et une telle passion aux formes liturgiques précédentes, qui avaient profondément imprégné leur culture et leur esprit, que le Souverain Pontife Jean-Paul II, poussé par la sollicitude pastorale pour ces fidèles, accorda en 1984, par un indult spécial Quattuor abhinc annos de la Congrégation pour le Culte divin, la faculté d'utiliser le Missel romain publié en 1962 par Jean XXIII ; puis de nouveau en 1988, par la lettre apostolique Ecclesia Dei en forme de motu proprio, Jean-Paul II exhorta les Évêques à utiliser largement et généreusement cette faculté en faveur de tous les fidèles qui en feraient la demande.
Les prières instantes de ces fidèles ayant déjà été longuement pesées par mon prédécesseur Jean-Paul II, ayant moi-même entendu les Pères Cardinaux au consistoire qui s'est tenu le 23 mars 2006, tout bien considéré, après avoir invoqué l'Esprit Saint et l'aide de Dieu, par la présente Lettre apostolique je décide ce qui suit :
Art. 1. Le Missel romain promulgué par Paul VI est l'expression ordinaire de la « lex orandi» de l'Église catholique de rite latin. Le Missel romain promulgué par S. Pie V et réédité par le B. Jean XXIII doit être considéré comme l'expression extraordinaire de la même « lex orandi » de l'Église et être honoré en raison de son usage vénérable et antique. Ces deux expressions de la « lex orandi » de l'Église n'induisent aucune division de la « lex credendi » de l'Église ; ce sont en effet deux mises en oeuvre de l'unique rite romain.
Il est donc permis de célébrer le Sacrifice de la Messe suivant l'édition type du Missel romain promulgué par le B. Jean XXIII en 1962 et jamais abrogé, en tant que forme extraordinaire de la Liturgie de l'Église. Mais les conditions établies par les documents précédents Quattuor abhinc annos et Ecclesia Dei pour l'usage de ce Missel sont remplacées par ce qui suit :
Art. 2. Aux Messes célébrées sans peuple, tout prêtre catholique de rite latin, qu'il soit séculier ou religieux, peut utiliser le Missel romain publié en 1962 par le bienheureux Pape Jean XXIII ou le Missel romain promulgué en 1970 par le Souverain Pontife Paul VI, et cela quel que soit le jour, sauf le Triduum sacré. Pour célébrer ainsi selon l'un ou l'autre Missel, le prêtre n'a besoin d'aucune autorisation, ni du Siège apostolique ni de son Ordinaire.
Art. 3. Si des communautés d'Instituts de vie consacrée et de Sociétés de vie apostolique de droit pontifical ou de droit diocésain désirent, pour la célébration conventuelle ou «communautaire », célébrer dans leurs oratoires propres la Messe selon l'édition du Missel romain promulgué en 1962, cela leur est permis. Si une communauté particulière ou tout l'Institut ou Société veut avoir de telles célébrations souvent ou habituellement ou de façon permanente, cette façon de faire doit être déterminée par les Supérieurs majeurs selon les règles du droit et les lois et statuts particuliers.
Art. 4. Aux célébrations de la Messe dont il est question ci-dessus à l'art. 2 peuvent être admis, en observant les règles du droit, des fidèles qui le demandent spontanément.
Art. 5, § 1. Dans les paroisses où il existe un groupe stable de fidèles attachés à la tradition liturgique antérieure, le curé accueillera volontiers leur demande de célébrer la Messe selon le rite du Missel romain édité en 1962. Il appréciera lui-même ce qui convient pour le bien de ces fidèles en harmonie avec la sollicitude pastorale de la paroisse, sous le gouvernement de l'Évêque selon les normes du canon 392, en évitant la discorde et en favorisant l'unité de toute l'Église.
§ 2. La célébration selon le Missel du bienheureux Jean XXIII peut avoir lieu les jours ordinaires ; mais les dimanches et les jours de fêtes, une Messe sous cette forme peut aussi être célébrée.
§ 3. Le curé peut aussi autoriser aux fidèles ou au prêtre qui le demandent, la célébration sous cette forme extraordinaire dans des cas particuliers comme des mariages, des obsèques ou des célébrations occasionnelles, par exemple des pèlerinages.
§ 4. Les prêtres utilisant le Missel du bienheureux Jean XXIII doivent être idoines et non empêchés par le droit.
§ 5. Dans les églises qui ne sont ni paroissiales ni conventuelles, il appartient au Recteur de l'église d'autoriser ce qui est indiqué ci-dessus.

Art. 6. Dans les Messes selon le Missel du B. Jean XXIII célébrées avec le peuple, les lectures peuvent aussi être proclamées en langue vernaculaire, utilisant des éditions reconnues par le Siège apostolique.
Art. 7. Si un groupe de fidèles laïcs dont il est question à l'article 5 § 1 n'obtient pas du curé ce qu'ils lui ont demandé, ils en informeront l'Évêque diocésain. L'Évêque est instamment prié d'exaucer leur désir. S'il ne peut pas pourvoir à cette forme de célébration, il en sera référé à la Commission pontificale Ecclesia Dei.
Art. 8. L'Évêque qui souhaite pourvoir à une telle demande de fidèles laïcs, mais qui, pour différentes raisons, en est empêché, peut en référer à la Commission pontificale Ecclesia Dei, qui lui fournira conseil et aide.
Art. 9, § 1. De même, le curé, tout bien considéré, peut concéder l'utilisation du rituel ancien pour l'administration des sacrements du Baptême, du Mariage, de la Pénitence et de l'Onction des Malades, s'il juge que le bien des âmes le réclame.
§ 2. Aux Ordinaires est accordée la faculté de célébrer le sacrement de la Confirmation en utilisant le Pontifical romain ancien, s'il juge que le bien des âmes le réclame.
§ 3. Tout clerc dans les ordres sacrés a le droit d'utiliser aussi le Bréviaire romain promulgué par le bienheureux Pape Jean XXIII en 1962.
Art. 10. S'il le juge opportun, l'Ordinaire du lieu a le droit d'ériger une paroisse personnelle au titre du canon 518, pour les célébrations selon la forme ancienne du rite romain, ou de nommer soit un recteur soit un chapelain, en observant les règles du droit.
Art. 11. La Commission pontificale Ecclesia Dei, érigée par le Pape Jean-Paul II en 1988[5], continue à exercer sa mission.
Cette commission aura la forme, la charge et les normes que le Pontife romain lui-même voudra lui attribuer.
Art. 12. Cette commission, outre les facultés dont elle jouit déjà, exercera l'autorité du Saint-Siège, veillant à l'observance et à l'application de ces dispositions.
Tout ce que j'ai établi par la présente Lettre apostolique en forme de Motu proprio, j'ordonne que cela ait une valeur pleine et stable, et soit observé à compter du 14 septembre de cette année, nonobstant toutes choses contraires.
Donné à Rome, près de Saint-Pierre, le 7 juillet de l'an du Seigneur 2007, en la troisième année de mon pontificat.

Benoit XVI



[1]Présentation générale du Missel romain, troisième édition, 2002, n. 397.
[2]Jean-Paul II, Lettre ap. Vicesimus quintus annus (4 décembre 1988), n. 3 : AAS 81 (1989), p. 899 ; La Documentation catholique 86 (1989), pp. 518-519.
[3]Ibidem.
[4] , Motu proprio Abhinc duos annos (23 octobre 1913) : AAS 5 (1913), pp. 449-450 ; cf. Jean-Paul II, Lettre ap. Vicesimus quintus annus, n. 3 : AAS 81 (1989), p. 899; La Documentation 86 (1989), p. 519.
[5]Cf. Jean-Paul II, Motu proprio Ecclesia Dei adflicta (2 juillet 1988), n. 6 : AAS 80 (1988), p. 1498: La Documentation catholique 85 (1988), pp. 788-789.
[01041-03.01] [Texte original: Latin]

Traduction trouvée sur evangelium-vitae.org, le site du Vatica ne donnant que la version latine pour l'instant...
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Et la réaction officielle de la FSSPX :

Communiqué de presse du Supérieur Général de la Fraternité Sacerdotale Saint Pie X


Par le Motu Proprio Summorum Pontificum, le pape Benoît XVI a rétabli dans ses droits la messe tridentine, affirmant avec clarté que le Missel Romain promulgué par Saint Pie V n’a jamais été abrogé. La Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X se réjouit de voir l’Eglise retrouver ainsi sa Tradition liturgique, donnant aux prêtres et aux fidèles qui en avaient été jusqu’à présent privés, la possibilité d’accéder librement au trésor de la messe traditionnelle pour la gloire de Dieu, le bien de l’Eglise et le salut des âmes. Pour ce grand bienfait spirituel, la Fraternité Saint-Pie X exprime au Souverain Pontife sa vive gratitude.

La lettre qui accompagne le Motu Proprio ne cache pas cependant les difficultés qui subsistent encore. La Fraternité Saint-Pie X forme le souhait que le climat favorable instauré par les nouvelles dispositions du Saint-Siège permette - après le retrait du décret d’excommunication qui frappe toujours ses évêques - d’aborder plus sereinement les points doctrinaux en litige.

Lex orandi, lex credendi, la loi de la liturgie est celle de la foi. Dans la fidélité à l’esprit de notre fondateur Mgr Marcel Lefebvre, l’attachement de la Fraternité Saint-Pie X à la liturgie traditionnelle est indissociablement uni à la foi qui a été professée « toujours, partout et par tous ».



Menzingen, le 7 juillet 2007

Mgr Bernard Fellay
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Un grand pas pour l'Eglise ?
C'est en tout cas un premier pas en avant...
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Oui, c'est une assez bonne nouvelle...

Ceci dit:

Citation:
Le 2007-06-20 01:21, Zebre a écrit

C'est complètement absurde : comment peut-on demanderla levée d'excomunication si elles n'existent pas.
Il faut cohérent deux minutes.
Ou bien ces excommunications existent, et on demande leur levée;
EOu bien elles n'existent pas (de fait) et on ne peut pas faire de leur levée une condition à quoi que ce soit. Ils ménagent le chèvre et le choux en voulant continuer à faire croire que ces excomunications n'ont jamais existée tout en reconnaissant que c'est bien gênant qu'elles existent.


Hem... :

Citation:
.Décret d'excommunication de Mgr Lefebvre
CONGREGATION DES EVEQUES 1er JUILLET 1988


Mgr Marcel Lefebvre, archevêque-évêque émérite de Tulle, ayant -malgré l'avertissement formel du 17 juin dernier et les interventions répétées lui demandant de renoncer à son intention- accompli un acte de nature schismatique en procédant à la consécration épiscopale de quatre évêques, sans mandat pontifical et contre la volonté du Souverain Pontife, il encourt la peine prévue par le canon 1364 §1 et par le canon 1382 du Code de Droit canonique.

Je déclare à tous que les effets juridiques en sont les suivants : d'une part Mgr Marcel Lefebvre, d'autre part Bernard Fellay, Bernard Tissier de Mallerais, Richard Williamson et Alfonso de Galaretta ont encouru ipso facto l'excommunication latæ sententiæ réservée au Siège apostolique.

Je déclare en outre que Mgr Antonio de Castro Mayer, évêque émérite de Campos, ayant participé directement à la célébration liturgique comme consécrateur, et ayant publiquement adhéré à l'acte schismatique, a encouru l'excommunication latæ sententiæ prévue par le canon 1364 §1.

Nous avertissons les prêtres et les fidèles de ne pas adhérer au schisme de Mgr lefebvre, car ils encourraient ipso facto la peine très grave de l'excommunication.

De la Congrégation pour les Evêques, 1er juillet 1988. † Bernardin Cardinal GANTIN, Préfet


Si, ça, ce n'est pas un décrêt d'excommunication...
Il y a eu excommunication. Qu'on l'estime injustifiée ou non, elle a été le fait du Vatican, autorité légitime.
J'ai un peu de mal à comprendre comment la frat X peut espérer être pleinement intégré et reconnaitre l'autorité du Pape si elle ne reconnait pas un décrêt.

De quoi est-il question? Simplement d'avoir l'humilité de reconnaitre avoir participé à un acte qui n'était pas reconnu par l'Église.

Sans rejeter cette réunification, qui est une très bonne chose, je refuse de reconnaitre Mgr Lefebvre comme un évèque qui a bien agi, qui était la vérité lorsque l'Eglise s'égarait dans son nouveau rite.

J'espère être totalement égaré dans ma réflexion, et me tromper lourdemment car je suis loin d'être aussi enthousiaste que vous, même si je le suis.


quant aux évèques de France, traditionnellement gros méchants, il fallait lire la déclaration de Mgr de Berranger (du 9 cube ).
Maintenant, en se rappelant que "Le Collège des évêques exerce le pouvoir sur l'Eglise toute entière de manière solennelle dans le Concile OEcuménique." Codex Iuris Canonici

Ils doivent gouverner leur diocèse... A partir de là, c'est on ne peut plus normal qu'ils demandent à avoir un droit de regard sur le rite célébré par les fidèles.
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Raoul, Je ne vois vraiment pas l'intérêt de rappeler ainsi les blessures un jour qui ne devrait être consacrer qu'à célébrer la parution d'un immense outil pour l'unité parfaite de l'Église.
D'autre part ce sont les prêtres qui célèbrent, et non pas les fidèles.

Ceci dit, pour les cas où ni prêtre ni évêque n'accepterait d'autoriser la célébration de la messe tridentine selon que des fidèles l'auraient demandé, ainsi que le craint Zèbre pour son évêque de Besançon, ou tout autre cas du genre :
Citation:
Art. 7. Si un groupe de fidèles laïcs dont il est question à l'article 5 § 1 n'obtient pas du curé ce qu'ils lui ont demandé, ils en informeront l'Évêque diocésain. L'Évêque est instamment prié d'exaucer leur désir. S'il ne peut pas pourvoir à cette forme de célébration, il en sera référé à la Commission pontificale Ecclesia Dei.
Bref, c'est clair : si le prêtre refuse, l'évêque doit pourvoir au besoin des fidèles (après tout, comme toute l'Église, il est là pour ça). Et s'il refuse, ça peut se trancher au Vatican.

Vivement le 14 septembre

Pour la Frat' St Pie X, ma foi, on va bien voir ... eux aussi, il faut leur laisser le temps.
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Raoul, lis le décret !

ont encouru ipso facto l'excommunication latæ sententiæ réservée au Siège apostolique.
Ce n'est pas le Pape qui excommunie, il ne fait que constater un état d'excommunication. Or ce constat n'est pas infaillible.
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Les débats sur l'excommunication n'ont pas lieu d'être ici (vu qu'on en parle ailleurs), merci de remonter le fuseau correspondant,les messages sur ce sujet seront effacés.
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Il y a eu un reportage dessus sur la 2. Le journaliste parlait des catholiques traditionnalistes et disait que ceux-ci tendaient vers l'extrème droite du catholiscisme.
Bref, j'ai trouvé dommage que le reportage ne parle pas plus de la possiblité de retrouver l'unité parfaite de l'Eglise (comme le dit si bien Akela)

En tout cas, il est zentil Benoit XVI, non ?

Et tu sais Zebre, la messe en latin à Besançon existe déjà. J'y suis allée une fois. A celle de Noel, interressant mais un peu compliqué à suivre quand même ! Surtout quand on n'a pas de missel
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Deo gratias!
Rendons grâce à Dieu pour ce geste du Saint Père qui est un nouveau pas vers une plus grande unité de Son Eglise!
Cependant, une phrase de la lettre du Pape aux évêques accompagnant le motu proprio a attiré mon attention:
Citation:

Evidemment, pour vivre la pleine communion, les prêtres des communautés qui adhèrent à l’usage ancien ne peuvent pas non plus, par principe, exclure la célébration selon les nouveaux livres. L’exclusion totale du nouveau rite ne serait pas cohérente avec la reconnaissance de sa valeur et de sa sainteté.


Comment ceci doit-il être compris en particulier pour les instituts et fraternités sacerdotales "Ecclesia Dei" qui célèbrent la Messe exclusivement selon le missel de 1962?
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Le refus de célébrer selon le rite de Paul VI ne doit pas être un refus "de principe", mais avoir un argument recevable.

Par exemple, les prêtres de l'Institut du Bon Pasteur ont dans leurs statuts l'usage exclusif des livres liturgiques de 1962, leurs statuts leur fournissent donc un argument recevable. Un refus ne serait pas un refus "de principe".
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